Au début du XVème siècle, l'Ile d'Okinawa passe sous domination chinoise.
L'interdiction du port des armes poussa les habitants à développer au maximum l'art du combat à main nue. Les Japonais qui envahissent l'île au début du XVIIème siècle maintiennent et renforcent l'interdiction.
L'enseignement de maître à disciple se fait oralement et par l'intermédiaire des katas. C'est au cours de ce siècle que se produisit la véritable synthèse du
" Te " local et des arts martiaux chinois originaires du temple de Shaolin qui devait aboutir progressivement au " To-de ", ancêtre du Karaté actuel. Au début du XIXème siècle, l'histoire du karaté d'Okinawa se résume à celle de trois styles : Tomari-te, Shuri-te, Naha-te, du nom des trois villages. L'étape la plus importante pour le développement de cet art fut franchie au début du XXème siècle par le maître Asato Itosu qui réussit à introduire le Karaté comme complément à l'éducation physique dans les écoles de l'île. C'est Gichin Funakoshi, originaire de Shuri, qui importa le karaté d'Okinawa au Japon. En 1922, il présente pour la première fois le karaté aux japonais et plus tard sur l'invitation de Jigoro Kano, le fondateur du judo, il montrera son art au Kodokan. Il décide de rester dans cette ville et en 1938 fonde son propre dojo qu'il appellera le Shotokan. Son enseignement est assez proche de celui que l'on dispensait à Okinawa. Les transformations les plus flagrantes que l'on retrouve dans le Shotokan actuel sont dues à son fils Yoshitaka qui introduisit des exercices de combat et adaptera la pratique du karaté à la tradition japonaise.
Le Karaté est aujourd'hui probablement l'art martial le plus populaire au monde. Contrairement au Judo et à l'Aïkido, le Karaté ne fut jamais l'oeuvre d'un seul homme, mais celle de plusieurs générations de maîtres et de disciples à travers une multitude d'écoles et de styles originaux qui conservent aujourd'hui encore toutes leurs caractéristiques spécifiques.
Le Karaté est un art martial qui utilise de manière rationnelle toutes les possibilités que lui offre le corps humain en matière d'autodéfense. Les techniques les plus fréquentes sont celles de blocages et de percussions, largement majoritaires dans les styles modernes. Les styles traditionnels, quant à eux, développent parallèlement une panoplie très éclectique de techniques d'esquives, de saisies, de luxations, de projections et de strangulations, tout à fait caractéristiques d'une recherche d'efficacité intégrale.
Les techniques traditionnelles du Karaté sont destinées à assurer une éfficacité totale dans toutes les formes de combat possibles, que ce soit à longue distance (distance de jambe), à distance moyenne (distance de poing) ou à distance courte (corps à corps).
Aujourd'hui, le nombre total de styles de Karaté doit largement dépasser le millier. Mais unesoixantaine seulement sont connus et pratiqués. Ils ne doivent cependant pas être considérés comme les plus "sérieux" ou les plus éfficaces. Pratiqué dans les universités, l'art martial d'Okinawa a beaucoup évolué avec notamment l'apparition de la compétition. Mais dans l'archipel des Ryu-Kyu on pratique encore la forme ancienne de cet art, celle des maîtres Itosu, Funakoshi, Mabuni, Miyagi, les pères du Karaté moderne.
Gichin Funakoshi est né le 10 novembre 1868 à Yamakawa, Shuri, préfecture d' Okinawa (îles Ryukyu, Japon), et décédé en 1957. Il est considéré comme le père du Karaté-Do.
Gichin Funakoshi était un garçon peu robuste dans son enfance,c'est à l'age de 11 ans que ses parents lui firent étudier le Shuri-te, par son maître d'école, le fils de Azato Yasutsune.
Plus tard, vers l'age de 15 ans, Gichin Funakoshi débute la pratique du Shuri-te sous la tutelle de maître Azato, un des plus grands experts d'Okinawa
Sensei Funakoshi fit ensuite la connaissance de Maître Itosu, un aristocrate d'Okinawa et ami d'Azato. Gichin Funakoshi apprenait parfois sous leur double tutelle les aspects spirituels et techniques du Karate. Il eut donc la chance d'être formé par les deux principaux successeurs de Sokon Matsumura, les deux plus grands maîtres de l'époque: Itosu et Azato.
G.Funakoshi alla au Japon pour la première fois en 1917 pour faire une démonstration au Butokuden de Kyoto. Il y retourne en 1922 pour une deuxième démonstration devant le ministre de l'Education Nationale Japonaise. Cette présentation, la première démonstration publique du karaté-jutsu au Japon, eut un succès incroyable.
Jigoro Kano le fondateur du Judo, l'invite à Tokyo pour présenter son art au Kodokan.Le succès fut immédiat et les demandes de cours affluaient. Sensei décide de rester dans cette ville pour enseigner l'Okinawa-te. Il ne retourna jamais à Okinawa.
Sensei Gichin Funakoshi est alors âgé de 53 ans et travaille comme de gardien de dortoir ce qui lui permet de subsister et de donner ses premiers cours.
C'est vers 1930 que Funakoshi commencera à utiliser l'idéogramme "Kara" signifiant vide, aux dépends de celui, de prononciation identique "To" désignant la Chine. La raison évidente en était la montée du nationalisme au Japon. Il lui ajoutera le suffixe "DO" Ainsi naquit le Karaté-do, "la voie de la main vide", qui remplace le To-de, "la main de chine".
En 1935, les élèves de Funakoshi lui construisent un dojo appelé Shotokan. Cela signifie "la maison de la Pinède". Gichin Funakoshi était écrivain, il signait ses oeuvres sous le pseudonyme de "Shoto", car il aimait à se retirer dans une Pinède pour y chercher l'inspiration... C'est ainsi qu'est née l'école Shotokan.
De son école sortiront de célèbres maîtres: Nakayama, Kase, Shirai, Ochi, Nishiyama, Kanazawa, Nagamine, Takagi , Yoshida, Obata, Noguchi et Otsuka.
Gichin Funakoshi est décédé le 26 avril 1957, à l'âge de 89 ans. Un grand mémorial public a été tenu à Ryogoku Kokugikan (Ryogoku National Sumo Hall), occupé par plus de 20 000 personnes.
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